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Les joncs (taligit, iliga)


Dans les oueds et le long de certains cours d'eau, poussent des touffes de tiges vert foncé, droites, longues de 70 cm environ. En français cela s'appelle des joncs et en Tamahaq "iliga" au pluriel et "aligi" au singulier, il y a aussi la sorte féminine "taligit" qui est et reste au singulier (taleggit et aleggi sont deux espèces différentes de joncs, taleggit étant plus malléable est utilisée pour beaucoup de choses). Les joncs bourgeonnent aussi avec de très petites fleurs tout en haut de la tige, Y a-t-il un mâle  et une femelle ?
C’est encore taliggit qui est utilisée pour tasifret, elle est coupée à la base par les femmes qui ensuite en forment des bouquets, à peine une poignée qu'elle attachent pour s'en servir de balai "tasitfert“, c'est avec cette poignée de joncs que les femmes des villages et des campements fond du nettoyage dans les huttes et les tentes, comme pour toutes les devantures, pour en éloigner tout détritus, des petits amas de déchets seront fait pour être ensuite transportés dans un couffin "tesanit" jusqu'à la décharge "tasiksilt". Ce mot dérive du mot "akasal" ramasser pour jeter, à l'impératif ça donne "iksil". Le nom du balai vient du verbe "afarad" qui veut tout simplement dire balayer. "Taliggit" est plus longue et plus fine, moins épaisse. Elle est ramassée en quantité aussi, elle sera enterrée dans du sable qui sera arrosé plusieurs fois par jour pendant une bonne semaine voir plus. C'est un processus d'humidification de la tige entière, afin qu'elle reste souple. Après ce traitement elle sera effilée à l'aide d'une grosse aiguille à piquer "tistent". Avec une tige on fera jusqu'à trois fils. C'est fils subiront un examen de souplesse, ils seront tirés, tordu et que sais-je encore, avant de retourner sous le sable humide d'où ils ne sortiront que lorsque la tisseuse en prendra un à la fois pour confectionner des vanneries. (Tiseyen, tesayt-vannerie plate) (atabayga -vannerie creuse). Il est à noter que les mêmes vanneries sont conçues avec des feuilles de palmes de dattier "agoum"  dont l'arête centrale est dur, elle sera soigneusement enlevée à l'aide de cette fameuse aiguille. C'est feuilles subiront le même traitement d'humidification que les joncs, elles seront écrasées avec une pierre à meule sur le sol pour les mollir et elles séjourneront dans le sable qui sera régulièrement mouillé. Les vanneries maintiennent leur forme grâce aux fibres que agoum ou taliggit entoure. Cette fibre provient du tronc du régime de dattes qui est plutôt plat et épais, en l'écrasant avec la pierre à meule, l'écosse est enlevée, elle sera à son tour bien finement écrasé, mélangée à du grain de blé ou de la luzerne et sera transformée en nourriture pour les chèvres, la fibre extraite de l'intérieur sera effilée en lamelles fine et longue avant d'être entouré de agoum ou taliggit.

© 2016 Daniel